L’élaboration d’un plan d’action national sur la prévention et le contrôle des infections (IPC) pour 2025-2029 est au centre d’un atelier de cinq jours qui s’est ouvert ce lundi 26 août, au Caudan Arts Centre à Port Louis, à l’initiative conjointe du ministère de la Santé et du Bien-être et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le ministre de la Santé et du Bien-être, le Dr Kailesh Jagutpal, la représentante de l’Organisation mondiale de la santé à Maurice, le Dr Anne Ancia, et d’autres personnalités étaient présents.
Les objectifs de l’atelier sont d’évaluer l’efficacité des politiques et stratégies de prévention des infections existantes à Maurice, d’identifier les lacunes et les domaines à améliorer en matière d’infrastructure, de formation et de ressources de prévention des infections, d’élaborer des recommandations fondées sur des données probantes pour renforcer les pratiques de prévention des infections dans les établissements de santé et les communautés, et de favoriser la collaboration et la coordination entre les parties prenantes concernées.
Dans son discours d’ouverture, le Dr Kailesh Jagutpal a déclaré que l’élaboration d’un deuxième plan d’action national sur la prévention des infections représentait une approche proactive et collaborative de la protection de la santé publique à Maurice. Selon lui, Maurice peut renforcer sa capacité à prévenir et à contrôler les maladies infectieuses, à protéger les travailleurs de la santé et les patients et à promouvoir le bien-être de sa population en relevant les principaux défis et en investissant dans le renforcement des capacités, l’infrastructure et les systèmes de surveillance.
Il a déclaré que la nécessité de renforcer la prévention des infections était encore plus évidente au milieu de la pandémie de Covid-19 et renforcée avec le Mpox considéré comme une urgence de santé publique de portée internationale depuis le 14 août 2024 par l’OMS.
Il a rappelé que le Comité national de prévention des infections a été créé en 2021, ajoutant que son mandat était de superviser l’hygiène, les conditions sanitaires et la prévention des infections nosocomiales dans nos hôpitaux et nos centres de santé primaires.
Soulignant que le ministère met actuellement en œuvre la réponse intégrée de surveillance des maladies ainsi que le plan d’action national sur la résistance aux antimicrobiens, le ministre de la santé a indiqué que des améliorations dans plusieurs indicateurs ont été notées depuis la création du Comité national IPC en 2021.
Il a déclaré qu’environ 1 000 contrôles des hôpitaux régionaux, des centres de santé communautaires, des centres de santé de zone, des Mediclinics et des hôpitaux périphériques ont été effectués par les équipes IPC en 2023. Des objectifs ont été fixés pour les indicateurs de IPC et ils font l’objet d’un suivi, a-t-il ajouté. En outre, il a souligné que l’application Mobienet, qui contient des sections importantes pour la formation des travailleurs de la santé en matière de IPC, a été développée et lancée cette année.
Le Dr Kailesh Jagutpal a par ailleurs indiqué qu’une formation diplômante d’un an en IPC a récemment été suivie par des professionnels de santé avec la collaboration de l’Université de Bordeaux. « D’autres mesures comprennent la mise à jour de plusieurs lignes directrices sur l’IPC depuis 2021 et une formation sur la stérilisation qui aura lieu dans les semaines à venir », a-t-il souligné.
Pour sa part, le Dr Anne Ancia a souligné que l’IPC est une pierre angulaire pour des soins de santé sûrs et efficaces, car il peut sauver des vies à la fois des professionnels de la santé et des patients. La prévention des infections est une spécialité clinique et de santé publique fondée sur une approche pratique et factuelle qui empêche les patients, les professionnels de la santé et les visiteurs des établissements de santé d’être victimes d’infections évitables, y compris celles causées par des agents pathogènes résistants aux antimicrobiens, contractées lors de la prestation de services de soins de santé.
Elle a félicité l’île Maurice pour les progrès impressionnants qu’elle a réalisés en matière de prévention des infections depuis 2021 afin d’améliorer les installations et les infrastructures de santé. Elle a souligné la nécessité de continuer à améliorer les pratiques de prévention et de contrôle des infections au milieu des nouvelles maladies émergentes, ajoutant que la prévention et le contrôle des infections affectent tous les aspects des soins de santé, y compris l’hygiène des mains, les infections du site chirurgical, la sécurité des injections, la résistance aux antimicrobiens et la façon dont les hôpitaux fonctionnent pendant et en dehors des situations d’urgence.