“Créer de nouvelles sortes de fleurs plus belles et plus odorantes que toutes celles qui existent à l’heure actuelle” : tel est l’objectif de Sebastian Cocioba, un biotechnicien américain rencontré par les journalistes de Wired (décembre 2024). Féru de génétique, celui-ci travaille principalement dans un laboratoire aménagé à son domicile de Long Island, dans l’État de New York.
Après avoir financé ses études supérieures en vendant des orchidées qu’il récupérait dans les poubelles d’une jardinerie et qu’il faisait refleurir à l’aide d’hormones végétales, des difficultés financières l’ont forcé à renoncer à son parcours. Mais un cadeau d’adieu offert par un collègue allait lui permettre de continuer sa vocation : un tube d’Agrobacterium.
Cette bactérie permet en effet de modifier les plantes génétiquement pour leur conférer des caractéristiques présentes chez des végétaux d’une autre espèce, autrement dit, d’obtenir des OGM. Ne manquaient plus que les instruments du parfait petit généticien, chinés par la suite lors de “ventes de liquidation des laboratoires” ou assemblés grâce à son imprimante 3D.
Sebastian Cocioba se décrit désormais comme un “designer floral”, voire le “Willy Wonka des fleurs” – “sans le sexisme, le racisme et les étranges petits esclaves”, nuance-t-il. Aux États-Unis, le travail sur les fleurs génétiquement modifiées est couvert par le “niveau de biosécurité le plus bas”, ce qui dispense le généticien amateur de se conformer à des réglementations onéreuses, note Wired.
Si le biotechnicien travaille de chez lui pour des entreprises en phase de démarrage afin de développer ce que l’on appelle dans le jargon des “preuves de concept” (proof of concept), il est également rémunéré par la startup californienne Senseory Plants. Une société qui souhaite concevoir des plantes d’intérieur aux “senteurs uniques” qui se substitueraient aux bougies ou aux bâtons d’encens.
L’une de ses missions consiste ainsi à mettre au point une plante qui sentirait les vieux livres, transformant ainsi olfactivement une pièce en une “bibliothèque ancienne”. En prévision du jour où l’on aura brûlé tous les ouvrages, peut-être ?