Un Américain sur huit aurait déjà travaillé pour McDonald’s. Y compris les candidats à la présidence ? La chaîne de fast-food américaine est un employeur de choix pour les classes populaires et les étudiants en quête d’un peu d’argent pour financer leurs études. C’est d’ailleurs dans ce cadre que Kamala Harris aurait travaillé pour la firme au clown, dans les années 1980. Au cours de sa campagne pour la Maison-Blanche, l’actuelle vice-présidente des États-Unis a expliqué avoir “fait les frites” dans un McDonald’s californien, en parallèle de ses études de droit, à l’été 1983. Une expérience en laquelle Donald Trump ne croit pas du tout et qu’il a choisi d’utiliser à son avantage.
Le 20 octobre, rapporte The Telegraph, Donald Trump a mené une opération de communication bien rodée dans un restaurant McDonald’s. L’ex-président prêt à faire un second mandat a revêtu un tablier pour cuire des frites avant d’aller les servir à des clients triés sur le volet, au drive. “C’est marrant, je pourrais faire ça tous les jours”, a dit le candidat de 78 ans devant les caméras. En sortant les frites de l’huile bouillante, il a lancé une pique à sa concurrente, arguant qu’il avait désormais travaillé là “15 minutes de plus que Kamala”.
La nécessité de se présenter comme un candidat populaire
Kamala Harris utilise son expérience à McDonald’s – que les médias américains n’ont pas réussi à attester sans conteste, faute de confirmation par la firme – comme une preuve de sa compréhension des classes populaires. “L’une des raisons pour lesquelles je parle de mon travail à McDonald’s est parce que je sais que beaucoup de gens dans ce pays y sont employés pour pouvoir élever leurs enfants”, a dit la candidate en septembre. Ce n’est pas la première fois qu’elle met en avant les droits et les conditions de vie des employés du fast-food. En 2019, alors sénatrice de Californie, elle avait manifesté avec les travailleurs de Las Vegas qui demandaient une revalorisation de salaire.
Si McDonald’s est si central dans la bataille à la Maison-Blanche – alors que les élections auront lieu le 5 novembre prochain – c’est parce que les deux candidats ont intérêt à se présenter comme des personnalités proches du peuple. Donald Trump a beau être né dans la richesse, il souhaite montrer qu’il n’a pas peur de se salir les mains. L’effort n’en est pas forcément un pour le candidat républicain, ouvertement fan de McDonald’s. Il a déjà joué dans une publicité pour la marque, en 2002. Lorsqu’il était président et lors de ses procès pour fraude et paiements dissimulés, cette année, il avait été pris en photo à plusieurs reprises avec des burgers et des frites provenant de McDonald’s.
McDonald’s et l’exécutif américain, main dans la main
Le fast-food américain n’en est pas à son premier tour en politique. L’entreprise a de nombreuses fois été instrumentalisée par les politiciens. Après l’assassinat de Martin Luther King, en 1968, le président Richard Nixon avait demandé à McDonald’s d’installer des franchises détenues par des Noirs. Dans les années 1980 et 1990, Ronald Reagan et George H.W. Bush ont aidé la firme à s’implanter partout dans le monde, y compris dans le bloc soviétique.
Autant dire que la politique et l’économie du fast-food américain s’imbriquent particulièrement bien. Avant Kamala Harris et Donald Trump, d’autres aspirants à la Maison-Blanche avaient tenté de faire valoir leurs connaissances du menu de McDonald’s pour se réclamer du peuple. Une stratégie qui pourrait convaincre certains électeurs, à une semaine du scrutin.
