L’île Rodrigues, souvent mise en avant comme une île écologique, doit se pencher sérieusement sur certaines pratiques incompatibles avec cet idéal. Parmi elles, l’utilisation généralisée des pétards et feux d’artifice, qui ne trouve pas sa place dans une société soucieuse de son environnement, de ses habitants et de ses animaux.

Un impact négatif sur la faune, les animaux domestiques et la santé humaine

Les pétards et feux d’artifice provoquent une pollution sonore intense, terrifiante pour les animaux domestiques, notamment les chiens. Combien de chiens se cachent sous les lits ou errent, paniqués, jusqu’au lendemain, traumatisés par ces explosions soudaines ? La faune locale n’est pas épargnée : les oiseaux, souvent désorientés, abandonnent leurs nids ou s’écrasent en plein vol. De plus, les résidus toxiques issus des feux d’artifice contaminent l’air et les sols, affectant indirectement l’écosystème fragile de l’île.

Ces pratiques représentent également un danger pour les humains. Chaque année, des accidents se passent à l’usage imprudent des pétards et feux d’artifice, sans être reportés.. En outre, les personnes âgées, les bébés et les individus sensibles au bruit souffrent en silence des nuisances.

Une pratique anti-écologique coûteuse pour Rodrigues

La revendication de Rodrigues en tant qu’île écologique entre en contradiction directe avec l’usage généralisé des pétards et feux d’artifice. Leur fabrication et leur utilisation produisent une empreinte carbone non négligeable, et les déchets qu’ils génèrent finissent souvent dans l’environnement. Cela ternit l’image d’une île qui se veut modèle en matière de durabilité.

De plus, l’aspect économique est alarmant. Chaque roupie dépensée pour ces explosifs s’envole vers des entreprises étrangères, principalement chinoises, sans aucun bénéfice pour l’économie locale. Pendant ce temps, les Rodriguais, confrontés à des défis économiques croissants, gaspillent leur argent dans une activité éphémère et destructrice.

Des alternatives responsables et sécurisées

De nombreux pays ont pris des mesures pour encadrer, voire interdire, l’usage des pétards et feux d’artifice par le grand public. En Australie, par exemple, il est illégal d’acheter ces explosifs sans permis, et seuls des professionnels formés sont autorisés à organiser des spectacles pyrotechniques, dans des zones sécurisées et pour des occasions spéciales.

Rodrigues pourrait adopter une approche similaire :

• Interdire la vente libre de pétards et feux d’artifice.
• Limiter leur utilisation à des événements publics organisés par des professionnels, sous contrôle strict.
• Encourager des alternatives écologiques, comme des spectacles de lumières ou des animations numériques, pour célébrer les grandes occasions.

Un appel à une décision courageuse

Il est temps que Rodrigues prenne position pour protéger son environnement, ses animaux, et ses habitants. Les pétards et feux d’artifice appartiennent à une époque révolue, où leurs impacts néfastes n’étaient pas pleinement compris. Aujourd’hui, nous savons que leur coût écologique, social et économique est bien trop élevé.
En tant qu’île qui aspire à être un exemple en matière d’écologie et de durabilité, Rodrigues doit montrer l’exemple et bannir ces pratiques désuètes. Cette décision ne sera pas populaire auprès de tous, mais elle reflétera une vision à long terme pour une île respectueuse de ses valeurs et de son environnement.