Les scientifiques déconstruisent les rumeurs sur la variole du singe

Les scientifiques déconstruisent les rumeurs sur la variole du singe

L’apparition de la nouvelle souche du Mpox (la variole du singe) éveille des inquiétudes sur les médias sociaux, surtout en Europe. Les internautes relaient des craintes semblables à celles liées à la pandémie du Covid 19.

Il n’y a pas de plans pour un confinement à la variole

Il circule sur le web que de nouvelles restrictions sur les déplacements sont prévues à cause de la variole du singe.

Un compte conseil à ses abonnés de se préparer pour les “monkeypox lockdowns” (confinement lié au Mpox).

Les scientifiques lèvent le doute concernant une éventuelle propagation du virus de la variole du singe.Ils sont nombreux à penser d’ailleurs que la contamination au Mpox sera limitée.

En plus, vu le mode de transmission de la variole du singe, de la disponibilité déjà de traitement pour les malades qui semblent être contagieux uniquement lorsque les symptômes apparaissent, il sera plus facile de les identifier et de les isoler.

Les restrictions telles que le confinement ou la vaccination de masse ne seront donc “pas vraiment la réponse à cette situation”, déclare le professeur Peter Horby, directeur du Centre des sciences de la pandémie à l’université d’Oxford.

Déjà, le Dr Rosamund Lewis, du programme d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a confirmé qu’il n’était pas nécessaire de procéder à une vaccination de masse et que l’OMS avait également recommandé de ne pas imposer de restrictions aux déplacements.

Au lieu d’un nouveau confinement, les mesures d’isolement et les vaccins ciblant les personnes infectées ou leurs proches seront adaptés pour circonscrire la propagation du Mpox.

Il n’y a aucune preuve que le Mpox ait été libéré d’un laboratoire

Les rumeurs de la fabrication au laboratoire du virus du Covid 19 permettent aux gens de penser à nouveau que le nouveau virus en provient aussi. L’Institut pour le dialogue stratégique a noté que les récentes épidémies de monkeypox ont également “relancé la propagation d’un ensemble de… conspirations coupées et collées” qui ont été utilisées au cours des deux dernières années pour induire les gens en erreur pendant la pandémie de Covid.

Les comptes des médias sociaux et des médias d’information en Ukraine, en Russie, en Chine et aux États-Unis ont tous fait des accusations selon lesquelles l’épidémie était le résultat d’une fuite de laboratoire ou de l’utilisation de la variole du singe comme arme biologique.

Il est possible d’identifier l’origine probable du virus en séquençant son ADN. La généticienne Fatima Tokhmafshan compare cela à la lecture d’un code-barres sur une parcelle pour “cartographier les différents chemins qu’elle a pris”.

Les séquences génétiques que nous avons jusqu’à présent pour le virus remontent toutes à la souche de la variole aviaire qui circule couramment en Afrique de l’Ouest : ” ce qui prouve que ce n’est pas quelque chose de fabriqué”.

Aucune preuve que l’éclosion était prévue

Il y a ceux qui prétendent en ligne que l’épidémie actuelle de la variole du singe a été délibérément planifiée – avec beaucoup pointant le doigt sur Bill Gates ou Anthony Fauci, dans un écho des conspirations de Covid.

Les allégations font référence à un document préparé par une organisation de biosécurité américaine, la Nuclear Threat Initiative (NTI).

En 2021, NTI a organisé un atelier pour encourager les dirigeants du monde entier à planifier la possibilité de futures pandémies.

On a demandé aux participants de travailler sur un scénario fictif – une « pandémie mortelle mondiale impliquant une souche inhabituelle du virus de la variole du moineau… [qui] s’est propagée à l’échelle mondiale ».

“Les risques posés par la variole du singe”, selon le NTI, “ont été bien documentés depuis des années” et les cas sont en augmentation, ce qui en fait un virus évident à choisir pour cet atelier.

Les épidémies sont un fait de la vie, donc une organisation qui prévoit et planifie pour elles n’est pas en soi suspecte.

La variole du singe n’est pas liée aux vaccins contre le COVID

Certains internautes font circuler aussi que le nouveau variant du Monkeypox est lié à la vaccination contre le Covid 19.

Cette allégation a pris deux formes – certains se basent sur le fait que le vaccin AstraZeneca utilise un virus trouvé chez les chimpanzés, modifié de sorte qu’il ne peut pas se reproduire et se propager.Ces messages sur les réseaux sociaux suggèrent alors un lien entre les vaccins utilisant ce virus des chimpanzés et l’épidémie de la variole du singe.

Cependant, la Monkeypox est causée par un type de virus totalement différent de celui trouvé dans le vaccin AstraZeneca – et on pense qu’il se trouve principalement chez les rongeurs, pas les singes.

La deuxième forme du rapprochement avec les vaccins contre le coronavirus qui se répand en ligne évoque le fait que le vaccin contre la COVID-19 agit directement sur le système immunitaire, ce qui rend plus vulnérable à d’autres infections.

Cette affirmation n’a aucun fondement en réalité. Les vaccins stimulent – et non épuisent – votre système immunitaire, ce qui le rend plus efficace pour cibler une infection particulière.

Bien qu’il existe un très petit nombre de cas de personnes ayant des réactions auto-immunes aux vaccins, où le corps commence à s’attaquer lui-même (la cause de caillots sanguins rares après AstraZeneca), il n’y a aucune preuve que les vaccins suppriment le système immunitaire ou altèrent la capacité à combattre d’autres maladies.

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