Huit pays appellent à taxer davantage l’aviation de luxe

Huit pays appellent à taxer davantage l’aviation de luxe

Selon les mots du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, une coalition de huit pays, formée lors d’une conférence de l’ONU sur le financement du développement, qui s’est ouverte lundi à Séville, “va travailler en faveur d’une plus grande contribution du secteur de l’aviation” à “la résilience climatique”.

Les huit pays concernés (France, Kenya, Espagne, Bénin, Sierra Leone, Somalie, Barbade et Antigua-et-Barbuda) se pencheront notamment sur l’instauration “d’une taxe spécifique sur les billets de classe affaires et les jets privés”, a-t-il ajouté.

Dans un communiqué, l’Elysée a confirmé cette initiative, en précisant qu’elle visait à “améliorer la mobilisation des recettes nationales des pays en développement et à soutenir la solidarité internationale”, notamment en ce qui concerne “l’adaptation aux changements climatiques”.

L’objectif est “d’accroître le nombre de pays appliquant des taxes sur les billets d’avion, y compris pour les voyages de luxe, et de taxer les jets privés en se basant sur les meilleures pratiques”, tout en assurant “une plus grande progressivité dans les pays disposant déjà de tels prélèvements”, précise l’Elysée.

En avril 2024, l’artiste Taylor Swift avait été critiquée pour l’impact écologique de son “Eras Tour”, lors de laquelle elle avait donné des concerts sur cinq continents différents. Rien qu’aux États-Unis et en Amérique latine, l’artiste avait parcouru plus de 100 000 km à bord de son jet privé Falcon 900LX, soit 139,1 tonnes de Co2 émises en huit mois. À titre de comparaison, pour se nourrir, se loger, se déplacer et consommer, un français moyen émet 10 tonnes de Co2 par an selon le cabinet de conseil Carbone 4.

L’avenir de l’aviation se dessine avec la COP30 à l’horizon

Cette annonce a été saluée par Greenpeace, qui a exhorté dans un communiqué “tous les pays à rejoindre et mettre en œuvre les engagements” pris par cette “nouvelle coalition de solidarité” d’ici à la COP30, qui se tiendra au mois de novembre à Belem, au Brésil.

“Voler est la forme de voyage la plus élitiste et la plus polluante, donc c’est une étape importante pour s’assurer que les utilisateurs frénétiques de ce secteur sous-taxé paient leur juste part”, a insisté Rebecca Newsom, responsable de la campagne “Arrêtez de forer, commencez à payer” chez Greenpeace.

Lors de la COP28 de Dubai, en 2023, la Barbade, la France et le Kenya avaient lancé un groupe de travail, avec le soutien de la Commission européenne, pour réfléchir à des prélèvements dits de “solidarité mondiale” sur des secteurs d’activités polluants, comme les énergies fossiles et l’aviation.

Ce groupe, qui a depuis travaillé sur l’instauration de taxes spécifiques sur les jets privés et les billets d’avion, a estimé dans un rapport publié le 19 juin que ces mesures pourraient “générer des revenus substantiels”, allant jusqu’à 187 milliards d’euros si elles venaient à être généralisées.

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